Comprendre la gestion des DNS sur son hébergement web est essentiel pour tout propriétaire de site. Du simple affichage d’un site à la réception des emails, les enregistrements DNS conditionnent la fiabilité et la performance des services liés à votre nom de domaine. Cette maîtrise, souvent négligée, permet pourtant d’éviter des erreurs critiques : emails qui ne s’envoient plus, sites inaccessibles ou sous-domaines inopérants.
Voici tout ce qu’il faut savoir, étape par étape, pour reprendre le contrôle de sa configuration DNS.
À retenir :
- Les DNS relient le nom de domaine à vos services web (site, email, etc.).
- Les enregistrements DNS sont modifiables depuis l’interface de l’hébergeur ou du registraire.
- Une mauvaise configuration peut rendre votre site ou vos emails inaccessibles.
Les fondements de la gestion DNS : comprendre avant de modifier
Avant d’aller dans la technique, posons les bases. La gestion DNS sur son hébergement web repose sur l’interaction entre un nom de domaine et des serveurs spécialisés appelés serveurs DNS autoritaires.
« Un nom de domaine sans DNS, c’est comme une adresse sans plan : on sait où aller, mais pas comment y arriver. »
Alain Lorin, formateur web
Le rôle des serveurs DNS autoritaires
Chaque nom de domaine est lié à au moins deux serveurs DNS autoritaires. Ce sont eux qui savent exactement vers quelle IP rediriger une requête pour accéder à un site web ou envoyer un email.
Exemple concret :
ns1.hostinger.com
ns2.hostinger.com
Ces adresses sont souvent configurées automatiquement par votre hébergeur, mais vous pouvez les modifier si vous utilisez un autre fournisseur.
Le processus de résolution DNS
Lorsqu’un internaute saisit votre nom de domaine, une série d’étapes est déclenchée :
- Interrogation des serveurs racine,
- Passage par les TLD (comme .fr ou .com),
- Accès au serveur DNS autoritaire pour récupérer l’adresse IP.
Selon Hostinger, ce mécanisme permet une résolution fiable tant que les enregistrements DNS sont corrects.
Gérer les enregistrements DNS : la pratique pas à pas
Une fois les serveurs configurés, la gestion se fait via une interface (comme celle d’OVH ou Hostinger). Voici les éléments essentiels à maîtriser.
Accéder à sa zone DNS
Voici comment modifier les DNS :
- Connectez-vous à votre hébergeur (ex : hPanel de Hostinger).
- Rendez-vous dans la section “Zone DNS”.
- Modifiez les champs selon les besoins (A, MX, TXT…).
Retour d’expérience : Lors de ma première configuration chez Infomaniak, j’ai oublié de modifier le champ MX. Résultat : les emails ne fonctionnaient pas pendant deux jours. Une simple erreur évitable !
Modifier les serveurs DNS si besoin
Si votre domaine est enregistré chez un fournisseur (par ex. Gandi) mais hébergé ailleurs (par ex. OVH), vous devrez :
- Vous rendre sur l’interface du registraire,
- Remplacer les serveurs existants par ceux de l’hébergeur.
Exemple Hostinger :
ns1.dns-parking.com
ns2.dns-parking.com
Propagation, TTL et dépannage : que faire après une modification ?
Modifier les DNS, ce n’est que le début. Il faut attendre la propagation et être prêt à vérifier la validité des changements.
« Chaque modification DNS peut prendre jusqu’à 48 heures pour se propager : patience et vérification sont de mise. »
Blog WeboFacto
Comprendre le TTL
Le TTL (Time to Live) est la durée de validité d’un enregistrement dans le cache des serveurs DNS. Plus il est bas, plus les modifications sont rapides… mais moins le cache est performant.
Pour tester un enregistrement DNS :
- Utilisez l’outil
dig
(en ligne de commande), - Ou des plateformes comme
dnschecker.org
.
Voici ce qu’il faut surveiller après une modification :
- Le site s’ouvre-t-il correctement ?
- Les emails arrivent-ils sans erreur ?
- Le sous-domaine est-il bien redirigé ?
Tableau des types d’enregistrements DNS à connaître
Type | Fonction | Exemple |
---|---|---|
A | Pointe vers une adresse IPv4 | @ → 192.0.2.1 |
AAAA | Pointe vers une adresse IPv6 | @ → 2001:db8::1 |
MX | Gère la réception des emails | @ → mail.exemple.com |
CNAME | Redirige un sous-domaine | blog → www.exemple.com |
TXT | Donne des infos diverses (SPF, vérif domaine, etc.) | v=spf1 include:spf.host.com |
NS | Spécifie les serveurs DNS autoritaires | @ → ns1.hebergeur.com |
Sécurité et bonnes pratiques pour une zone DNS fiable
Au-delà de la simple configuration, la sécurité DNS est un levier souvent sous-estimé.
Trois règles à suivre :
- Activer DNSSEC si votre hébergeur le propose,
- Toujours documenter vos modifications,
- Garder une copie de vos anciennes configurations.
Retour d’expérience : Chez un client e-commerce, une erreur sur l’enregistrement A a redirigé le site vers un hébergeur vide pendant deux jours. Heureusement, un backup de la zone DNS a permis une restauration rapide.
Les erreurs à éviter absolument
- Oublier un enregistrement MX pour les emails
- Supprimer un enregistrement A par mégarde
- Mettre un TTL trop long lors d’une migration
- Utiliser plusieurs serveurs DNS non synchronisés
Cas d’usage courants à maîtriser
Migration vers un autre hébergeur
Lors d’un changement d’hébergement, vous devrez :
- Modifier les enregistrements A et AAAA pour pointer vers la nouvelle IP,
- Mettre à jour les MX pour ne pas perdre d’emails.
Intégration de services tiers
Pour des outils comme Mailchimp, Google Workspace ou un CDN, il faudra ajouter des :
- CNAME pour le sous-domaine,
- TXT pour valider la propriété du domaine.
Et vous, avez-vous déjà rencontré des difficultés avec la gestion des DNS sur votre hébergement web ? Partagez vos retours en commentaire, on échange avec plaisir !